Romain,
Nous ne nous connaissons pas, mais je me permets de te dire « tu ». Ma réaction est celle d’un chrétien protestant et socialiste, petit élu PS sans envergure d’un conseil communal vaudois, mais aussi frère du rédenchef du journal Le Peuple.
J’avoue de la tristesse depuis le début de la semaine. Un journal, en l’occurrence Le Peuple, relate un fait. C’est le rôle de la Presse, peu importe son bord politique et la taille de son lectorat. L’information elle-même, c’est qu’une œuvre chantée dans une cathédrale invite à s’adonner à certaines pratiques sexuelles, en présence d’enfants et dans le cadre d’une manifestation en plein cœur de Lausanne.
S’ensuit de nombreux articles diffusés en Romandie comme en Suisse alémanique. On y lit souvent que le journal Le Peuple est conservateur ou « de droite », soit. Quelques personnalités communiquent à ce sujet, de même que plusieurs partis politiques.
J’attends une réaction de mon parti, avec une certaine anxiété car c’est le silence radio depuis plusieurs jours. Finalement, apparaît un tweet simple et sans saveur qui se contente de taxer une publication d’extrémiste.
Est-ce que d’être catholique conservateur fait de l’auteur un extrémiste ? N’avons-nous, au PS, pas d’autres arguments plus intelligents que la basse attaque ?
Le débat démocratique se nourrit d’articles de presse, et l’accuser des pires maux s’apparente à une tentative de la museler.
Pour s’épanouir, certains choisissent la peinture, le chant, la couture ou la course automobile. D’autres, la politique et enfin, l’écriture. Je pense sincèrement que personne n’a vraiment pris le temps de lire ce qu’écrit mon frère. Je peux affirmer, et avec vigueur, qu’il est le contraire de ce qu’on en dit, l’exacte inverse de l’extrémiste violent et incapable de réflexion. Pour s’en convaincre, il suffit de lire ses articles.
Il est vrai que je suis politiquement rarement d’accord avec ses positions, mais je pense qu’ici, le seul message à retenir, c’est que cette œuvre n’avait rien à faire dans un édifice religieux et en présence d’enfant, l’œuvre en elle-même contrevenant non seulement à un règlement du lieu, mais aussi et c’est plus grave, qu’il aborde un thème dont les enfants doivent être protégés.
Les premières lignes de l’article relatant les valeurs du PS Suisse sont les suivantes :
«La force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres», peut-on lire dans la Constitution fédérale. Nous nous engageons pour une société où tout un chacun peut s’épanouir librement (…)
Le progressisme, l’égalité et l’équité, le respect du service public, toutes les valeurs chères à mon cœur d’élu socialiste, ne doivent pas omettre le fait qu’on ne peut pas produire n’importe quoi, n’importe où, faire et dire ce qu’on veut, ou l’on veut. Il existe des règles et nous devons les respecter si nous vous voulons, nous socialistes, être reconnus.
Avec de telles réactions, nous courrons à notre perte.
Je suis déçu. Vraiment.
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